Fréquentation et sports de nature
L’augmentation de la fréquentation des espaces naturels représente aujourd’hui un défi majeur pour la préservation de la biodiversité. Depuis 2020, l’engouement pour les activités de pleine nature s’est intensifié, stimulé par un besoin accru de ressourcement et amplifié par la visibilité offerte par les réseaux sociaux. En Haute-Savoie, ce phénomène se traduit par une fréquentation annuelle estimée à plus de 900 000 personnes sur les seules réserves naturelles, réparties sur 210 km de sentiers.
Face à ce défi croissant, Asters-CEN74 a développé et mis en œuvre une stratégie, à travers divers projets, comme Live Alps Nature, pour mesurer et gérer cette fréquentation afin d’en limiter les impacts sur les milieux naturels. Cette stratégie s’appuie sur :
- Des projets scientifiques et techniques en amont, visant à étudier sur le long terme le suivi de la faune sauvage, de la qualité des eaux et des habitats naturels.
- Des mesures quantitatives et qualitatives des flux de visiteurs : analyse des données des écocompteurs et traces numériques, retours terrain des gardes des réserves naturelles, ainsi que des études sociologiques qualitatives.
- Des solutions de gestion des flux et des comportements : régulation des pratiques (bivouac, baignade et manifestations sportives), restauration des écosystèmes et canalisation des flux (restauration des sentiers, création de zones de quiétude), sensibilisation et animations nature.
Pastoralisme
Le pastoralisme en Haute-Savoie est une pratique d’élevage traditionnelle fondée sur le pâturage des troupeaux en alpage. Il joue un rôle essentiel dans le maintien des paysages ouverts, la préservation des pelouses alpines, ainsi que dans la conservation d’une biodiversité remarquable, notamment de nombreuses plantes rares et espèces spécialisées.
Sur le plan écologique, le pastoralisme contribue à empêcher la fermeture des milieux, à limiter les risques d’avalanches et incendies, et à maintenir des habitats favorables à la faune et à la flore inféodée aux milieux ouverts d’altitude.
Aujourd’hui, le pastoralisme fait face à plusieurs défis : forte pression touristique, adaptation des modes de gardiennage et de protection des troupeaux du fait de la prédation par le loup, effets du changement climatique sur la disponiblité de la ressource fourragère, difficultés de renouvellement des éleveurs et fermeture des milieux en cas d’abandon du pâturage. Pour y répondre, les acteurs du territoire, dont Asters-CEN74, travaillent à concilier pastoralisme, biodiversité et usages récréatifs, en accompagnant les pratiques d’élevage et la gestion durable des espaces montagnards à travers des projets comme ECO-ALP 2050, Tir-Ex ou encore Royaume.