Olivier Billant
Chargé de mission "Connaissance Flore et Habitats de Haute-Savoie"
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Le projet Royaume a pour objectif de préserver les espèces végétales endémiques des Alpes, notamment le chardon bleu, aussi appelé « Reine des Alpes », ainsi que les habitats de l’espace pastoral. Il s’intéresse aux espaces agro-pastoraux de montagne, des territoires où coexistent agriculture, élevage et qui abrite une biodiversité très riche.
Ces espaces ont subi de profondes transformations, comme la déforestation ou l’abandon progressif des activités agricoles. Aujourd’hui, ils sont également fortement touchés par le changement climatique, qui affecte particulièrement les zones de haute montagne.
Ainsi, les espèces et les habitats de ces milieux sont confrontés à une double pression : l’évolution des pratiques agro-pastorales et les impacts du réchauffement climatique.
Les gestionnaires des espaces protégés — Parc national des Écrins, Parc national du Mercantour, Parc national de la Vanoise et Asters, le conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie — travaillent, aux côtés des éleveurs locaux, à la fois à préserver les espèces et les milieux naturels et à soutenir l’activité agropastorale, pilier de l’économie montagnarde. Lorsqu’il est bien orchestré, cet équilibre subtil, fondé sur la solidarité écologique et socio-économique, favorise la stabilité et la résilience des milieux naturels.
Certaines espèces endémiques, comme la Reine des Alpes, ainsi que des habitats emblématiques tels que les pelouses nivales ou de crêtes, connaissent une évolution préoccupante : diminution des effectifs et/ou réduction des surfaces. La rapidité de cette régression, conjuguée à la forte valeur symbolique de la Reine des Alpes, impose une réaction rapide et mobilise fortement les partenaires du projet ainsi que les éleveurs, afin d’agir collectivement et concrètement pour protéger les espèces végétales endémiques des Alpes et les habitats pastoraux.
Partant de ce constat, les partenaires du projet Royaume ont défini un programme articulé autour de quatre actions.
La première étape consiste à analyser les liens entre les pratiques agricoles ou pastorales et la biodiversité, afin de définir un indicateur permettant d’évaluer un bon équilibre agro-écologique.
Dans un second temps, le projet vise à recueillir et à examiner les données nécessaires pour orienter de futures actions de restauration ou de gestion conservatoire : inventaires, suivi démographique et analyses cartographiques des populations de Reines des Alpes ainsi que des pelouses nivales et de crêtes.
L’un des piliers du projet repose sur la médiation avec les acteurs socio-professionnels de l’agriculture et du pastoralisme afin de les impliquer dans la conservation des espèces et des habitats à travers des chantiers partagés.
Il est essentiel de co-construire en amont les actions de restauration et de gestion conservatoire à mettre en œuvre. Par ailleurs, une analyse du réseau d’acteurs, directement ou indirectement impliqués dans la préservation des espèces et des milieux, sera réalisée afin d’identifier et de lever les obstacles à leur protection (étude socio-économique).
Des actions concrètes et expérimentales seront menées, telles que des interventions d’ouverture de milieux, des essais de fertilisation, ainsi que la mise en défens de zones sensibles en collaboration avec les groupements pastoraux. Des adaptations des calendriers de pâturage ou de fauche seront également mises en place.
Enfin, de manière plus globale, des actions de valorisation du projet et de ses résultats sont prévues. Elles mettront en lumière l’implication des acteurs, les réalisations menées et permettront de toucher l’ensemble des parties prenantes grâce à un plan de diffusion et à des temps de rencontre dédiés, parmi lesquels :
L’objectif étant de développer l’implication citoyenne, les sciences participatives et la sensibilisation des générations actuelles et futures


Olivier Billant
Chargé de mission "Connaissance Flore et Habitats de Haute-Savoie"