Lacs sentinelles

L’étude des sédiments lacustres permet de reconstituer les conditions environnementales du passé. Dans les Alpes, les activités pastorales existent depuis plusieurs millénaires et se sont renforcées au Moyen Âge. La région, riche en minerais (plomb, fer, cuivre, argent…), a également été exploitée depuis longtemps, provoquant des rejets dans les milieux terrestres et aquatiques. L’analyse des sédiments du lac d’Anterne illustre cette approche, révélant plus de 10 000 ans d’histoire du lac et de son bassin versant pâturé.

En résumé

Le réchauffement de l’eau favorise la photosynthèse, il en résulte une production primaire plus importante à l’échelle du lac, c’est-à-dire une eau enrichie en algue planctonique et souvent plus de végétation aquatique sur les bords.

L’augmentation de la fréquence des fortes précipitations, entraine une plus forte érosion des sols et un brassage de l’eau générant une turbidité de l’eau plus importante.

La fonte des glaciers induit un changement complet du fonctionnement des lacs lors de la déconnexion glacier-lac ainsi que l’apparition de nouveaux lacs dans les zones désenglacées.

La pollution atmosphérique atteint les bassins versants par les dépôts et les précipitations, transportant azote, soufre, polluants organiques, métaux et composés industriels. Depuis les années 1990, les mesures réglementaires et l’évolution industrielle ont réduit certains rejets, mais l’azote continue d’enrichir les milieux d’altitude. Par ailleurs, des microplastiques provenant de sources locales ou régionales sont désormais présents dans l’eau et les sédiments, pouvant transporter des substances toxiques.

Les lacs d’altitude, écosystèmes froids et isolés, abritent une biodiversité limitée composée principalement d’organismes microscopiques (plancton animal et végétal). Les études sur ces espèces sont essentielles car celles-ci sont la base de la chaîne alimentaire de ces milieux.

Les lacs n’abritent pas naturellement de poissons en raison de l’absence de connexion avec les rivières situées en aval. L’introduction de poissons constitue le plus grand impact actuel sur la biodiversité des lacs d’altitude car ils consomment les larves d’insectes et d’amphibiens et modifient ensuite toute la chaîne alimentaire.

Le réchauffement des eaux favorise la présence d’espèces issues d’altitudes plus basses, au détriment d’espèces autochtones. Les études menées sur le plancton de ces lacs confirment que certaines espèces n’arrivent pas à s’acclimater aux changements de température.

Bien que ces lacs soient généralement peu végétalisés, la végétation tend à se développer progressivement.