Milieux et habitats

corridors écologiques

Un corridor écologique est un passage reliant des espaces naturels, permettant aux animaux et aux plantes de se déplacer d’un endroit à un autre. Des exemples de corridors incluent les cours d’eau et leur végétation riveraine, les haies, et les talus végétalisés. Cependant, l’urbanisation croissante, le développement des infrastructures, ainsi que l’intensification du trafic routier, ferroviaire et aérien, fragmentent de plus en plus les milieux naturels. Ces espaces sont de moins en moins interconnectés.

Afin de mieux comprendre ces milieux et restaurer les corridors écologiques, Asters-CEN74 mène plusieurs projets pour répertorier et cartographier les corridors écologiques pour améliorer la connectivité écologique du territoire. Parmi ceux-ci, le projet RE-CO Crapauds, à l’échelle de la réserve naturelle du Bout du Lac d’Annecy, et le projet européen PlantoConnect, qui s’étend sur l’ensemble de l’arc alpin.

zones humides

Les zones humides ont été longtemps considérées comme des milieux insalubres, ne présentant aucun intérêt. L’urbanisation, les modifications de pratiques agricoles et les aménagements les ont fait régresser nettement durant la seconde moitié du 20ème siècle. L’intérêt écologique de ces milieux est aujourd’hui démontré et s’accompagne d’une prise de conscience et d’une reconnaissance de ces sites. En bon état fonctionnel, les zones humides rendent gratuitement de nombreux services écosystémiques comme la régulation des crues et soutien d’étiages, la filtration et épuration de l’eau, le stockage du carbone, habitats et corridors pour la faune et la flore.

En Haute-Savoie, une batterie d’outils techniques, juridiques et financiers est déployée par le pôle « zones humides » d’Asters-CEN74. D’une part, pour connaître, cartographier et inventorier les zones humides ; d’autre part, pour enrayer leur disparition et restaurer les qualités écologiques de ces biotopes.

À Asters-CEN74, nous œuvrons également pour que ces milieux soient considérés et intégrés dans les politiques d’aménagement du territoire, notamment à travers l’élaboration de PGSZH, comme ceux de Praz-sur-Arly et Megève.

LACS ET GLACIERS

La Haute-Savoie est particulièrement riche en lacs glaciaires et en glaciers de haute montagne, hérités de la longue histoire géologique des Alpes. Parmi les plus emblématiques figurent le lac Léman et le lac d’Annecy, à proximité desquels se trouvent les réserves naturelles du Delta de la Dranse et du Bout du Lac d’Annecy.

Le territoire abrite également de nombreux lacs d’altitude, tels que le lac d’Anterne, le lac du Brévent, le lac Cornu, les lacs Jovet, ou encore le lac de Pormenaz. Ces lacs sont étudiés dans le cadre du projet Lacs sentinelles. À Asters-CEN74, des recherches scientifiques approfondies sont menées sur ces écosystèmes afin de mieux comprendre leur évolution face aux changements globaux, notamment le réchauffement climatique.

Afin d’approfondir les connaissances interdisciplinaires sur les glaciers et les écosystèmes postglaciaires, Asters-CEN74 réalise le suivi annuel des glaciers des réserves naturelles de Haute Savoie et notamment celui de Tré la Tête qui est intégré au World Glacier Monitoring Service. Dans le cadre du projet  Ice&Life, Asters-CEN74 étudie également le développement des écosystèmes postglaciaires avec l’objectif d’en assurer une meilleure considération dans les politiques de protection de l’environnement.

Lacs et glaciers, à la fois paysages spectaculaires et indicateurs environnementaux majeurs, sont essentiels à connaître pour mieux les protéger.

Pelouses sèches

Les pelouses sèches sont des milieux naturels ouverts, généralement situés sur des sols pauvres, secs, bien ensoleillés et souvent en pente, de nature calcaire. Véritables réservoirs de biodiversité, elles abritent de nombreuses plantes rares, comme certaines orchidées, ainsi que des animaux spécialisés tels que des papillons, des reptiles ou des oiseaux.

Un premier inventaire de ces milieux a été réalisé par ASTERS-CEN74 jusqu’en 2018, dans le but de mieux les identifier et de les préserver. Ces écosystèmes font aujourd’hui l’objet d’études approfondies pour mieux comprendre leur fonctionnement et définir les mesures de conservation adaptées.

Certaines pelouses sèches se trouvent sous des réseaux aériens de transport d’électricité. Elles font l’objet d’inventaires et de suivis spécifiques afin de mettre en place des mesures de gestion en collaboration avec ENEDIS et RTE. D’autres pelouses sont intégrées dans des projets territoriaux portés par les collectivités, bénéficiant ainsi de travaux de restauration et de gestion adaptés.

Ces milieux se sont développés maintenues grâce à des pratiques agricoles traditionnelles, comme le pâturage extensif et la fauche, qui empêchaient la végétation de devenir trop dense. Aujourd’hui, les pelouses sèches sont menacées soit par l’abandon de ces pratiques, soit au contraire par leur intensification, mais également par l’urbanisation croissante et la transformation des terrains. Malgré leur richesse écologique, elles restent encore peu reconnues et ne sont pas protégées par la loi, contrairement à d’autres milieux comme les zones humides.

Forêts

 Les forêts couvrent environ 40 % du territoire de la Haute-Savoie et rendent de nombreux services écosystémiques : stockage de carbone et lutte contre le changement climatique, préservation de la qualité de l’eau et de l’air, habitat naturel pour de nombreuses espèces. Elles varient selon l’altitude : feuillus en basse montagne, résineux en altitude.

Asters-CEN74 mène des études approfondies sur les forêts afin de mieux comprendre leur biodiversité, leur gestion durable et leur rôle face aux enjeux environnementaux, notamment le changement climatique. Les recherches portent sur l’évolution des espèces végétales et animales, avec une attention particulière pour les espèces rares ou menacées. L’impact du changement climatique sur la composition et la régénération des forêts est également étudié, notamment en ce qui concerne l’apparition de nouvelles maladies et d’insectes envahissants. Les travaux se concentrent également sur des méthodes de gestion durable, conciliant exploitation forestière et préservation de la biodiversité, avec un accent particulier sur la régénération naturelle.

Ces recherches sont menées sur les propriétés du CEN ainsi que sur les parcelles de vieilles forêts (Sylvae), qui permettent d’acquérir des connaissances scientifiques grâce à la mise en place de suivis à long terme.